Après l'orage...[sujet libre, vienne qui veut ^^]

Il devait être plus ou moins 19 heures.
Le vent soufflait dans la plaine, faisant ployer les quelques jeunes arbres plantés là par sa force inhabituelle. A chaque bourasque, les hautes herbes jaunies par la chaleur naturelle du lieu se couchaient à terre dans un ensemble presque parfait. Le tout produisait un bruissement incroyable et continu à des lieues. Le ciel sombre semblait peser des tonnes. L’orage ne tarderait sûrement pas, et on ne trouvait aucun animal aux environs. Aucun homme non plus, mais rares étaient ceux qui osaient, même par beau temps,
s’aventurer dans la région. Trop proche de… cette forêt gigantesque. On racontait tellement de chose à propos d’elle…
Le nombre d’être humains connaissant l’existence des Elfes était encore très restreint, mais il semblait croitre de semaine en semaine, au fur et à mesure que les raids Elfiques contre les hommes se faisaient nombreux. Malgrè cela, on évitait depuis des années cet endroit, et plus aucun villageois des
alentours ne doutait du fait que qu’il était parfaitement maudit. De ce fait, les ronces envahissaient la lisière et les herbes folles atteignaient une taille assez invraisemblable.
Un grondement de tonnerre retentit, étouffé et le premier éclair traversa le ciel pour s’abbatre un peu plus loin.

***

Sa longue dague d’argent se degagea d’un roncier couvrant les premiers arbres, et le tailla sur toute sa longueur, ouvrant dans cette muraille naturelle un passage très étroit dans lequel elle put se faufiller sans problème. Bien sûr, elle aurait pu retrouver un ancien chemin crée par ses soins, mais le temps lui manquait et elle devait faire vite. Peu lui importait de se déchirer une nouvelle fois la peau sur ces épines aiguisées. Après l’avoir débarasser des débris de feuilles qui la recouvrait, elle rangea la lame à son côté. C’était une dague ancienne, sur laquelle on pouvait encore voir des trainées de sang séché et mal essuyé, et qui n’était en auccun cas ouvragée, mais l’elfe y tenait malgrè cela.

Tsune epousseta rapidement sa courte robe de moire déchirée, et passa la main dans ses cheveux pour en dégager certaines des brindilles qui s’y était emmélées pendant sa course : Elle avait rencontré trois de ses congénères, et elle
ne tenait pas à les revoir une nouvelle fois.
Au moment où elle relevait la tête, l’orage éclata enfin et des trombes d’eau se mirent immédiatement à inonder la plaine, rabattues par le vent de plus en plus violent. On ne voyait plus à un mêtre.

Tsune, les cheveux collées par l’eau à son visage émaciée, chercha à tatons quelque chose. Ses mains tendues finirent par racontrer une haute pierre, recouverte de mousse glissante et elle émit un léger soupir. Elle sauta dessus, et ramena ses genoux écorchées contre elle. Enfin, le regard tourné vers le ciel, elle laissa la pluie laver son buste de toute la boue et de tout le sang qui le recouvrait.
Elle attendit ainsi, sans bouger d’un milimêtre pendant longtemps. Ou peut être pas, qui sait ? Elle même ne s’en rendait pas compte, lorsqu’elle se trouvait dans cet état de prostration extreme. Son esprit s’eteignait presque, et ses
muscles ne pouvait faire aucun mouvement…

Quand enfin Tsune rouvrit les yeux, l’averse avait cessée, et toute la plaine sentait l’odeur particulière de l’herbe trempée. Le soleil était déjà sur le point de se coucher, et laissait paraître à travers un trou sans nuage une lumière rouge
dorée. Le spectacle était si beau, si grandiose, qu’il en avait quelque chose d’émouvant, et l’elfe se laissa emporter par le flot de sentiment qui l’assaillait…

Qu’est ce qui la poussait à fuir, à chaque fois ? Ou pire, à tuer ? Elle ne parvenait à comprendre. Elle ne se sentait même pas responsable de ses actes. Une force invisible la guidait, l’encourageait à cometre certains actes dont
elle ne comprenait pas le sens…

Les derniers rayons filtraient encore à travers l'épaix voile nuageux. Tsune detendit ses jambes contre la pierre encore trempée et un incomprehensible sourire espiègle s’afficha sur son visage enfantin. Le vent frais s’était calmé, et on
entendait depuis la forêt de graves croassement…

[HRP : Ce n'est pas réellement dans la forêt, mais je l'ai quand même posté ici. Aucun autre lieu ne correspondait ^^]

Le soleil s’était couché, plongeant la plaine dans l’ombre. A cette heure, la forêt était encore plus impressionnante qu’à la lumière. Elle devenait une masse sombre et gigantesque, une armée de géants immobile, mais frémissante à chaque souffle de vent. Un rempart à un monde inconnu et effrayant, une muraille que nul n’osait franchir… Eliande se revêtaient alors de tout son mythe. Les Elfes était les maîtres le temps de la nuit, puis tout recommençait. La nouvelle vague de peur qui ravageait le monde, et dont certains n’avaient même pas conscience, se réveillerait en même temps que le soleil. Mais durant cet instant où la lune brillait d’une lueur tranquille, la nuit offrait aux êtres vivants quelques heures d’oubli.

Tsune sentait son corps se relâcher. Enfin. Le soleil couché, elle n’avait presque plus besoin de se cacher… Le vent jouait avec ses long cheveux blanc et elle ferma les yeux pour profiter pleinement de cette paix temporaire. Elle ne pensait plus à rien. Toutes les morts qu’elle avait encore provoquées ne la hantaient plus. Sans se sentir réellement bien, elle était calme, pour une fois, et cela lui suffisait. L’athmosphère lourde qui avait précédé l’orage, cette après midi, avait disparue, le ciel s’était peu à peu dégagé et on voyait maintenant briller les premières étoiles. Tout allait bien. Un hibou hulula dans la forêt et Tsune ouvrit brusquement les yeux.

Un elfe nait pourvu de capacités extrêmement supérieures à celles des humains. Leur sens sont bien plus développés que les leurs, et, si un homme n’aurait rien senti, Tsune, elle, s’en était rendu compte tout de suite. Un peu plus loin, quelqu'un essayait de se cacher. Il devait l’avoir vu. Cette pensée fit sourire la jeune fille : essayer de se cacher d’un Elfe ? Quelle imbécillité…
Lui même ne devait pas en être un, vu comment il peinait dans la boue glissante laissée par l’orage. Un homme donc… ou un magicien, peut-être. Peu importait de toute façon. Tsune secoua la tête et étira ses membres engourdis. Ses yeux de chat vert jaune scrutèrent les environs pendant un instant. Il lui faudrait, en courant, moins de 30 secondes pour atteindre l’autre. Il n’aurait pas le temps de fuir…
La jeune fille sauta à terre, et mit la main à son côté pour retrouver la présence rassurante de sa vieille dague d’argent. Une dague étrangement longue, pour un Elfe, qui préféraient aux épées les poignards courts. Des armes furtives, servant à tuer dans l’ombre, silencieusement.
Tsune soupira un instant en fixant l’endroit précis ou se trouvait l’étranger. Elle savait qu’elle allait le tuer. Pourtant, rien ne l’y obligeait…Elle dégaina sa dague et s’élança à toute vitesse, sans aucun bruit, à travers les hautes herbes. Elle courait tête baissée, sans se soucier de la terre qui s’enfonçait un peu plus à chacune de ses enjambées. Un Elfe est habitué à courir dans n’importe quelle situation, et Tsune devait à toutes ses courses dans la forêt une aisance et une rapidité peu commune. La distance qui la séparait de l’homme fut parcourue dans un temps incroyable, et Tsune se jeta immédiatement sur lui...

Tout c’était déroulé très vite. Si vite que Tsune n’avait rien vu venir pour la première fois de sa vie. Elle lui était tombé dessus aussi silencieusement qu’un serpent rampant dans des fourrés, et avait immédiatement levé le bras pour frapper. Elle ne pouvait pas rater son coup. Cela ne lui était encore jamais arriver, et elle possédait de nombreux avantages, en apparence du moins, sur son adversaire. Après cela, les évenement s’étaient enchainés à une vitesse folle. L’homme la bloqua aussi facilement que si elle avait été une poupée. Tsune encaissa à pleine vitesse, ce qui lui coupa le souffle. Ses yeux se brouillèrent et elle ne vit pas le bras de l’étranger s’abbatre sur son arme. Elle sentit pourtant sa dague lui échappé et entendit un bruit sourd. Elle était tombée un peu plus loin...

Les capacités d’analyse qu’elle avait acquises au fil de ses années vécues en sauvages avaient disparues. Elle ne parvenait plus à reflechir. Elle était haletante, courbée, sans parvenir à calmer les battements de son cœur. Que passait-il ? Comment ce vulgaire humain pouvait-il l’arreter comme ça, comme si de rien n’était ? Qui était-il, enfin ? Une rage incroyable venait de s’emparer de la jeune Elfe, et décupla ses forces. Elle se ramassa sur elle-même, à la manière d’un chat sauvage, semblant attendre le meilleur moment pour récupérer sa dague, qui s’était plantée un peu plus loin.

Elle retrouvait, en même temps que son souffle, sa vue, et elle se permit de dévisager sa « proie ». Trop petit pour être un magicien, semblai-il, elle fut au moins rassurée sur ce point. Face à eux, elle n’aurait pu en aucun cas tenir dans l’Etat de fatique extreme dans lequel elle se trouvait depuis des semaines… C’était un humain, visiblement. Un jeune, moins de 20 ans, comme elle. Sa carrure n’était pas très developpée pour un homme, mais il la depassait pourtant d’au moins un tête, et semblait encore plus squeletique face à lui. Il tenait un longue dague à la main, détail qui surprit la jeune fille. Les dague d’argent comme la sienne appartenaient exclusivement aux Elfes, qui n’en faisaient jamais comerce. Comment ce garçon pouvait-il en posséder une ? Tsune était absolument certaine de ne pas avoir affaire à quelqu'un de son peuple… Il était décidement parfaitement étrange. Il ne semblait, de plus, pas vouloir se battre. Posté en position défensive, il la regardait sans l’attaquer. L’Elfe ne comprenait pas, mais sa rage ne s’était pas estompée. Elle prit sa respiration et esquissa un mouvement vers son arme, mais l’adolescent prit la parole au même moment. Tsune arreta son geste dès l’instant où il ouvrit la bouche. Il lui avait parlé en Elfique ! Elle se remit face à lui et l’observa avec des yeux ronds. Comment pouvait-il connaître la langue du peuple d’Eliande ? C’était tout bonnement incroyable ! Elle restait dans la même position pendant environ trois minutes, le temps de retrouver ses esprits et de chercher dans sa mémoire pour se rappeler des quelques vestiges qu’elle avait conservés de sa vie parmis les siens. Il ne voulait pas se battre ? Très bien… cela ne l’avançait pas. Sa curiosité avait largement dépassée la haine qu’elle éprouvait un instant avant. Elle fouilla encore dans ses souvenirs pour en sortir une phrase hésitante. La seule qui lui venait à l’esprit.

L’Elfe était encore tendue. Elle se tenait courbée sur elle même, comme pour se protéger d’une attaque éventuelle, et s’offrir en même temps la possibilité de récupérer sa dague assez rapidement. Mais la surprise d’entendre ce parfait étranger parler sa langue, une langue inconnue pour tous, sauf pour son peuple, l’avait complètement paralysée. Cette incompréhension totale l'empêchait de faire le moindre mouvement, et avait, dans le même temps, étouffée sa rage.
Elle n’en était pas rassurée pour autant. Au contraire. Cet homme, qui la regardait attentivement, semblant chercher une réponse, pourrais la surprendre encore une fois… Tsune se sentait réellement en danger, sans pouvoir vraiment dire pourquoi. Elle connaissait sa force et sa rapidité, mais l’autre semblait si étrange… La jeune fille n’avait aucun moyen de cerner l’inconnu, et cela l’angoissait, en l’empechant de réfléchir. Elle détestait ça. Elle aurait pu être totalement effrayée, mais l’adolescent en face d’elle ne semblait pas beaucoup plus rassuré. Tout les sens en alerte, il analysait chacun de ses mouvements, la main crispée sur l’arme qu’il tenait à la main. Tsune se redressa légèrement, la regarda dans les yeux, attendant une réponse qui tardait à venir. Cette courte attente suffit à l’Elfe. Ou il lui mentirait, ou il ne lui dirait pas tout… Et aucune des deux solutions ne lui convenait. Elle jeta un imperceptible regard vers sa dague, plantée dans la terre meuble à moins de trois mètres d’elle, puis ses grands yeux revinrent au garçon aux cheveux bleus. Elle aviserait…

La réponse tomba, froide, et, comme elle le pensait, ne satisfit en aucun cas Tsune. Mais elle eu le mérite de la surprendre une nouvelle fois. Elle ne s’attendait à ça, c’était certain. Elle rendait le personnage encore plus étrange et d’un certain coté… elle expliquait quelque chose que l’Elfe avait rapidement sentit sans le comprendre. « Je suis une chose que personne n'aime et dont la société ne veut plus depuis bien longtemps »…Malgré la façade froide qu’il se donnait, il devait avoir souvent souffert, et cela lui laissait un voile infime de tristesse. Peut être que lui même n’en avait pas conscience…
En dehors de ça, il y avait cette explication étrange, qui ne voulait rien dire et qui devait pourtant lui suffire. Ni Elfe, ni Homme, ni Magicien ? Comment cela était-ce possible ? Tsune ne connaissait pas l’existence du « fils » - elle était partie de chez elle avant d’avoir atteint l’âge où elle aurait pu comprendre – et cela ne voulait rien dire pour elle. Cependant, elle se sentit se relâcher de manière significative. L’étranger s’était présenté, mais lui avait également livré un peu de lui, ce qui est fortement déconseillé avant un combat.
Il ne semblait pas non plus satisfait de sa réponse, et elle le vit se crisper un peu plus, alors que Tsune, elle, se détendait de plus en plus, sans relâcher son attention. Les paroles du garçon aux cheveux bleus avaient coupé courts à toute l’envie meurtrière qui émanait d’elle depuis le début. Du moins momentanément…
Il voulait maintenant lui aussi une réponse, et l’Elfe n’eut pas à réfléchir longtemps. Elle n’avait rien à cacher…rien à dire non plus. Et ses paroles furent presque crachées :

Si on ne veut plus de toi, c’est moi qui ne veut plus de rien. Je ne vit que pour fuir et tuer, jusqu’à ce que… je ne sais pas…Je ne suis plus rien depuis longtemps, et je n’existe plus aux yeux de personne. Je ne mérite même plus la forêt qui m’a vu naître…

Sa voix était grave, et se brisait sur certains mots, comme d’habitude. Elle détourna la tête un instant, et effleura du regard les hauts arbres noirs de Brocéliande. Quand elle se retourna vers le garçon, ses yeux s’était encore agrandis, et avec sa maigreur, son corps courbé et ses cheveux hirsutes collés par la pluie, elle ressemblait à un chat malade…

[J'ai été lobotomisé donc je sais pas ce que ça va donner @_@ ]

Yukihiro commença à sentir que l'Elfe se détendait. C'était étrange,; il avait l'impression que ce n'était plus la même personne qu'il avait en face de lui. En effet il y a quelques minutes la jeune fille s'apprêtait à le tuer, il émanait d'elle une agressivité, une haine et une envie de tuer sans limite. Et voilà que tout cela retombait à zéro, certes il sentait qu'elle était encore sur ses gardes mais ce n'était plus comme avant. Aussi le jeune homme fit de même, il relâcha tout pression sur sa dague et pour montrer qu'il ne comptait nullement se battre il la rangea soigneusement. Désormais il était désarmé, il était tout de même encore sur ses gardes, pas non plus inconscient le petit. Mais il voulait montrer qu'ils étaient à armes égales, que son intention n'était nullement d'engager un combat sanglant et que si elle venait à l'attaquer il n'aurait pour l'instant pas d'armes pour se défendre. Pourquoi faire tout ça? Parce qu'il avait très bien comprit que la personne en face de lui était d'une méfiance extrême. En restant avec une arme quelconque à la main il risquait de l'empêcher de garder totalement son calme et de ne pas reprendre rapidement cette haine qui lui était propre au moment où il l'avait vu. Toutes ses précautions seraient peut être vaine et peut être qu'il finirait en état de faiblesse vis-a-vis de son adversaire mais il espérait tout de même qu'il n'en arriverait pas là. Il n'aimait pas se battre, il y avait été contraint de nombreuses fois mais c'était une chose qui le rebutât, frapper quelqu'un, lui faire du mal bien souvent pour des raisons puériles ne l'enchantait guère. Malheureusement le monde qui l'entourait était revêtu d'un manteau de violence duquel il ne semblait vouloir se débarrasser. Combien de personnes mourraient tuer par un autre être? Combien de vies étaient brisées pas des guerres? Combien de personnes furent torturés, mutilés par la haine de certains? Nul ne pouvait donner un nombre précis seulement ce qui était certains c'est qu'il y en avait des milliers et dans tous les peuples.
Yukihiro reçut alors une réponse de la part de l'Elfe. Sa voix se brisait à certains moment. L'adolescent ne sut identifier ce que cela lui fit. Voir cette jeune fille dans un tel état. Il faut dire qu'au niveau des sentiments il y avait plus fort que lui. Il en connaissait bien peu sur ses sujets. Arya avait tenté de lui apprendre certaines choses mais c'était il y a longtemps et elle n'avait pas pu tout lui enseigner. Il pouvait peut être assimiler ce qu'il pensait à de la pitié pourtant il n'en était pas certains. Cela semblait différent mais il ne saurait pas dire en quoi. Il regarda alors son vis-a-vis dans les yeux puis finit par prendre la parole à son tour. Sa voix était toujours aussi froide, comme si elle avait été exposée trop longtemps aux vents glacials. Cependant aucune méchanceté n'était lisible, bien au contraire.

"Cette forêt n'est peut être pas aussi magique qu'avant. Même les elfes, ces êtres si sages à la base se sont laissés dévorer par la haine. Je crois que dans ce monde le bien et le mal n'existe plus. Tu ne dois pas être la seule à vivre ainsi... Tout va changer..."

Depuis un moment déjà Yukihiro avait la sensation qu'un nouveau tournant allait se présenter. Le monde ne pourrait rester ainsi beaucoup plus longtemps. Les Hommes devenaient de plus en plus avides de pouvoir, les Elfes commençaient à refaire peu à peu surface quand aux magiciens, il était difficile de savoir. De plus les Hybrides se faisaient de plus en plus nombreux, les espèces se mélangeaient de plus en plus et bientôt de nouveaux êtres allaient peut être voir le jour. Mais il y avait autre chose qui poussait le jeune homme à une telle réflexion. Quelque chose d'étrange, qu'il n'arrivait pas à identifier. Une intuition peut être? Ce qui était sûr c'est que ce sentiment s'accentuait de jour en jour, devenant comme plus fort. L'adolescent reporta encore son attention sur la jeune Elfe. Elle ne semblait vraiment pas en forme. Aussi tout doucement il ôta le sac qu'il avait sur le dos et l'ouvrit avec délicatesse. Il ne faisait volontairement aucun geste brusque. Il sortit ensuite une couverture et la tendit à la jeune fille. Oui peut être qu'un peu de chaleur et une épaisseur sèche lui ferait du bien. Si cela se trouvait elle allait lui renvoyer le tissu à la tête mais ce n'était pas grave, le refus il connaissait bien et une fois de plus ou de moins cela ne changeait strictement rien pour lui. Seulement son geste l'exposait aussi à une attaque, en effet se défendre dans une telle situation devenait bien plus difficile. Mais il ne fallait pas s'attacher aux apparences car le garçon était plus rusé que ça et craignait encore une attaque aussi avait il prévu plusieurs défenses.

[Aucun soucis, c’est parfait comme d’hab. Mais lobotomisée par quoi, c’est surtout ce que je me demande :p]

Comme en réponse au détachement de la jeune Elfe, le garçon aux cheveux bleus relâcha la pression qu’il maintenait sur son arme. Après une légère hésitation, bien sûr. Hésitation légitime, tant le brusque changement d’attitude de Tsune était surprenant. Si il avait put, comme certains Elfes, les druides essentiellement, visionner les auras, il aurait été encore plus étonné. Son formidable déploiement d’énergie destructrice, presque palpable, s’était éteint en un instant, sans aucun palier. Cependant, quiconque aurait connu l’Elfe n’en aurait pas été surpris. Elle était de naissance très versatile et était devenue au fil des années presque schizophrène. Si elle ne les comprenait toujours pas, ce genre d’alternance de sentiments opposés lui était devenue quotidienne. Et elles étaient pour elle un sentiment d’angoisse irrépréhensibles. Ne jamais savoir soi même comment on va réagir est un sentiment réellement détestable…
Le jeune homme sembla chercher sur le visage de Tsune un signe. Sûrement se demandait-il si ce calme soudain n’était que de façade. Il aurait été normal et compréhensible de sa part de craindre une nouvelle attaque, tant le renversement de situation avait été soudain. Puis, devant la plus grande incompréhension de l’Elfe, il rangea sa longue dague. Comment pouvait-il faire une erreur aussi monumentale ? Elle ne pouvait pas comprendre. Bien que détendue et rassurée sur les intentions de son « opposant », elle ne pouvait se départir de se sentiment de méfiance continu et envahissant. Elle n’avait jamais fait confiance à personne, et sûrement pas à un parfait inconnu, d’autant plus si l’inconnu en question avait tenté, comme elle, de la tuer l’instant précédant. La jeune fille ne se serait jamais séparée de son arme, même si le moment n’était plus critique et que toute la tension dans l’attente du combat s’était estompée. C’était, d’après elle, une inconscience tout à fait inconsidérée…
Malgré tout, le geste du garçon permit à Tsune de reporter son attention uniquement sur lui. Etant tous les deux les deux désarmés, elle n’avait presque plus à craindre une attaque qu’elle ne pourrait parer. Quoiqu’elle n’aurait aucune chance en combat raproché, de part son état, et aussi parce que l’homme en face d’elle était manifestement bien plus fort qu’elle. Si attaque il y avait, elle ne devrait son salut qu’à son extrème vitesse. Diminuée par la fatigue et la faim, certes…
Tsune avait arborer une attitude de défi, après avoir parler. Quoiqu’il lui soit arrivé, il ne pourrait pas comprendre. Qui le pourrait, d’ailleurs, si même elle n’y parvenait pas ? Elle attendait une réponse, si réponse il y avait, les bras ramenés contre elle, le visage las mais les sourcils froncés, incroyablement pâle à la lueur diffuse de la lune….
Le jeune homme avait nettement changé d’attitude. Il ne paraissait pas savoir comment réagir, et avait l’air plus géné qu’autre chose. L’Elfe, de son côté, n’était pas à son aise non plus. Ces trois phrase étaient, à vrai dire, la plus longue conversation qu’elle n’est eut depuis longtemps avec un être vivant.
Dans la réponse de son interlocuteur, Tsune put au moins distinguer un infime changement de ton. Cependant, elle était déplaisante à ses oreilles. C’était étrange, d’ailleurs, le monde pouvait bien faire ce qu’il voulait, seulement la phrase sonnait mal, et elle était pleine d’un avenir néfaste qui devait embarquer tous les êtres sur cette terre. Son regard s’assombrit encore et elle regarda avec étonnement le jeune homme sortir de son sac quelque chose. Une couverture ? Tsune sourit légèrement. Elle baissa inconsciemment le regard vers sa robe de moire. Elle était courte, sans manche et déchirée sur toute sa longueur. Elle même était trempée et grelottait sans le vouloir dans la fraicheur de la nuit. Malgré cela, elle trouvait le geste étrange. N’avait elle pas essayé à l’instant de le tuer ? Et maintenant, il lui proposait une couverture ?
Cependant, elle releva la tête et ses yeux brillait d’une lueur particulière. Si elle avait connu la reconnaissance, cela aurait pu en être. Ce n’était qu’un simple sentiment primaire, et elle n’aurait pas songer à le remercier, mais elle s’empara de la couverture qu’elle jeta en travers de ses épaules, presque avec honte… Une douce chaleur envahit brusquement ses membres et enfin elle se sentit mieux. Elle repondit pourtant avec plus de ferveur qu’elle ne l’aurait souhaité.

Que peuvent bien me faire ce bien et ce mal ? Et qui est tu, toi, pour dire qu’ils ont déjà existé ? Ce sont de simples concepts, inventés un jour, mais maintenant plus personne n’y croit… Si le monde n’accepte plus les peuples en son sein, c’est comme ça. Cela ne me concerne plus depuis bien longtemps. Que chaque race se déshonore en souillant le sol qui les abrite de sang et de larmes si elles le veulent ! Où est l’importance, si nous sommes tous, toi comme moi, destinés à disparaître ?

De plus en plus de personne se rendait compte de se qui se passait. Oh, bien sûr, personne n’en parlait, mais on s’en doutait en silence, profitant de ces jours de calme illusoire et précaire. Lui aussi, apparement…

[J'avais été lobotomisée par le dragon postillonneur... Bon allez j'ai du retard là c'est pas bien... u_u Bon pas d'inspi, c'est nul, désolée.]

Yukihiro réussi à distinguer le léger sourire de la jeune Elfe quand il lui donna la couverture. Seulement il ne sourit pas lui, ne répondant pas à ce geste. En effet il ne l'avait jamais fait et peut être en était il incapable. Personne ne lui avait jamais appris comment il fallait faire pour étirer ses lèvres, ce que cela signifiait exactement. Mais il ne s'en plaignait pas. Il n'avait jamais l'occasion de le faire et selon lui cela ne lui servirait à rien. De toute façon le monde sombrait peu à peu dans les abysses les plus profondes et bientôt le moindre signe de gaieté ou tout ce qui s'y rapporte n'aurait plus aucune raison d'être. A moins que les choses changent, que certaines personnes arrivent à tout faire basculer. Ou alors les ténèbres reviendront encore plus puissant et une guerre enflammerait définitivement ce pays qui a une époque fut beau et resplendissant. Ah pourquoi fallait-il que tous ces êtres détruises ce que la nature leur avait donné? Pourquoi aucun d'eux ne pouvait faire marque d'une intelligence quelconque et tenter d'arrêter tous ces conflits qui ne mènent au final... nulle part... Enfin tout cela, pour l'instant il s'en fichait. Il en cherchait plus à s'en préoccuper, quand il aurait trouver ce qu'il cherchait peut être chercherait il des explications. Mais peut être que le jour où son chemin s'arrêtera il commencera à se soucier du sort de ce monde. Car indéniablement il ne cessait de se sentir lier à l'élément qui avait perturber l'équilibre de ce monde, qui l'avait totalement ruiné, bien que n'ayant pas eu le temps d'achever ça tâche, il l'avait plongé dans une noirceur profonde et dans un gouffre qui semblait séparer un peu plus chaque être vivant de la lumière. L'adolescent écouta ensuite les paroles de la jeune fille, elle semblait légèrement agressive sur ce sujet mais il ne se formalisa pas, ne voulant provoquer un affrontement. En effet c'était loin d'être son but, il 'n'appréciait nullement de se battre et surtout pour rien. Il trouvait cela puérile et dénudé de tout sens. Le garçon au cheveux bleus alla ensuite s'asseoir sur une pierre, encore trempée mais cela ne le dérangeait pas, il poussa un léger soupir puis sortit un peu de nourriture dans son sac. Il en posa une portion à côté de lui, pour la jeune fille si elle en voulait puis en mangea un tout petit peu. Il n'avait guère faim et cherchait à économiser au maximum, il ne savait combien de temps aller durer son périple. Surtout qu'il ne pourrait trouver refuge chez aucuns peuple avant d'avoir atteint la partie appartenant aux hommes, seuls eux ignoraient son existence et pouvait l'accepter, sans trop se poser de question. Alors que les elfes le craignait comme la peste et les magiciens refusaient d'avoir un quelconque lien avec lui. Le "fils" décida alors de répondre à l'Elfe. Son ton était parfaitement calme bien que sa voix semblait encore porter le froid des aires glaciaires.

"Qui je suis? Moi même je ne le sais pas, c'est d'ailleurs pour ça que j'erre, à la recherche de la signification de ma propre existence. Le bien et le mal n'ont peut être jamais existé mais la Grande Guerre nous a montré que les coeurs pouvaient bien vite s'assombrir et que le résultat pouvait être terrifiant. Oui nous allons tous disparaître mais est ce une raison pour laisser notre monde aux mains des autres et ne pas chercher à améliorer les existences futures? Est-ce une raison pour mépriser les autres êtres? Je ne crois pas..."

Yukihiro jeta ensuite un coup d'oeil vers la forêt et écouta le moindre sons qui pouvait en sortir. Il voulait vérifier qu'il n'y avait personne pour les observer ou les écouter. Car si le moindre Elfe se trouvait dans les parages il serait en danger certain et devrait partir l plus rapidement possible. Mais les arbres semblaient bien calme et le doux vent n'apportait aucun son suspect. L'adolescent resta tout de même sur ses gardes bien qu'il soit bien plus décontracté qu'au moment où il avait aperçut la silhouette de cette fille. D'ailleurs cette dernière ne cessait de l'intriguait. Elle avait du quitter la forêt des Elfes depuis bien longtemps mais pourquoi? Et comment avait-elle survécut jusque là? Elle semblait très forte au combat et avait sans doute largement les capacités pour se défendre mais son corps semblant faible et avoir perdu une grande partie de ces ressources. Beaucoup d'Elfes prétendaient qu'un enfant de la forêt ne pouvait vivre loin d'elle. Cette jeune fille semblait être la preuve du contraire seulement son état laissait un doute. Était elle en vie ou ne faisait elle que survivre? Cette question resta en suspend dans l'esprit du jeune homme. Il n'aurait peut être jamais la réponse, car cette fille semblait bien discrète, peut être encore plus qu'il ne l'était lui. A vrai dire il n'avait jamais cherché à tout cacher puisque personne ne lui avait jamais posé de questions sur lui, sur ce qu'il ressentait etc. Le garçon laissa ensuite ses yeux rouges se balader sur le paysage qui l'entourait. La pluie l'avait rendu triste et en faisait dégager une impression de chaos. Comme si toute vie avait cessé de l'habiter et que bientôt les ténèbres se rapprocherait un peu plus de la forêt des elfes. Forêt aux grands arbres, abritant au début de tout des êtres magiques.

Tsune avait fermé les yeux, berçée par le son continu et familier du vent dans les branches. La couverture, aussi fine soit elle, diffusait une chaleur rassurante, qui lui envahissait les membres, les engourdissait. Une sorte de demi-sourire de satisfaction s’était affiché sur ses levres bleuïes, et sa tête basculait par moment sur les côtés. Elle était plongé dans un état semi léthargique.
Elle ouvrait de temps en temps les yeux, histoire de s’assurer que l’ »inconnu » se trouvait encore à ses côtés. L’Elfe distingua ainsi la main du jeune homme deposer de la nourriture sur la pierre. Si sa somnolence ne lui embrumait pas autant l’esprit, elle aurait reflechit, et peut etre même aurait elle refuser ce « present ». Non par politesse-d’ailleurs que veut dire ce mot quand on vit seule depuis des années ?- seulement parce que sa conduite était dictée par la méfiance. Tu n’accepte pas quelque chose, quoi que ce soit, venant de quiconque. Tu subvient toi même à tes besoins. Tu n’as pas de relations avec le monde exterieur, autrement que pour te defendre et te nourrir. En aucun tu n’adresse la parole à quelqu'un. Des phrases qu’elle se repetait inlassablement chaque jour.
Mais de toute façon, à qui aurait elle adresser la parole ? En temps normal, elle tuait, tout simplement. Elle tuait, elle pleurait en pensant à ses meurtres, elle se nourissait, elle fuiait. Son existence même se définissait aussi facilement que ça… Et puis elle cherchait. Quoi ? Elle n’en savait rien. Des reponses surement. A des questions qu’elle ne formulait qu’inconsciament, à propos d’elle même, a propos du monde. Mais toujours cette méfiance…
En tout cas, elle avait bien trop faim et était beaucoup trop fatiguée pour reflechir à quoi que ce soit. Elle se jeta donc –façon de parler- sur la nourriture, sans un merci, comme si une simple parole prononçée pouvait brisée son demi sommeil. Elle se sentait bien, et, pour une fois, elle ne se demandait pas si elle était en sécurité ou non. Le simple fait d’être en vie, de manger et d’avoir « chaud » lui suffisait. Elle serait rester ainsi des heures…
La tirade du garçon aux cheveux bleus, dont elle avait presque oublié la presence, l’extirpa de sa somnolence plus facilement que si il l’avait aggripée et secouée dans tous les sens. Elle se redressa un peu, essayant à peine de se reprendre, et après avoir laisser vagabonder son regard encore flou sur la campagne autour d’elle. Tout semblait si calme, après l’orage… Les quelques fleur se balançait doucement, en une valse lente, mélancolique, et la foret semblait aussi majestueuse qu’auparavent. Rien, en apparence n’avait changé.

Je ne pense pas mepriser les autres êtres, comme tu le dit. Il faudrait pour ça que j’ai quelque contact avec eux. Je ne meprise que ma simple existence… il me semble…


Son regard vert-jaune se perdit dans la contemplation de l’horizon. Elle reflechissait. Etait-ce vrai ? Si elle meprisait reellement son existence, quoi de plus facile que de se laisser mourir de faim ? Elle se battait pour rester en vie, en se mettant elle même dans cette situation extreme. N’etait ce pas elle qui, des années auparavent, s’était exilée de son monde ? Peut être savait elle inconsciement que son travail sur cette terre était loin d’être terminé. Et pourquoi était-ce ce garçon, cet inconnu, qui l’ammenait à se poser de telles questions ? Elle releva les yeux, et le fixa un instant :

Mais toi, tu dis que tu cherche qui tu es… Où pense tu trouver la reponse à une telle interogation ? Que viens tu faire ici ?

Tsune remarqua le regard presque inquiet qui lança en direction des grands arbres et ne put reprimé un sourire amusé.

Crois tu vraioment que si il y avait la moindre chance qu’on puisse me reperer, je serais encore assise ici ? Dis toi bien que si quelqu'un arrive, je le saurais au moins 5 minutes avant toi… Malgré tout, je suis une elfe…